|
Du 16 au 25 avril, les ateliers Mommen, cette cité d'artistes implantée rue de la Charité à Saint-Josse, accueilleront une nouvelle exposition. Celle de trois peintres dont l'ambition est bien évidemment de montrer leurs oeuvres au public mais aussi de participer au sauvetage d'une communauté artistique en sursis (voir ci-contre).
Les trois peintres sont copains mais leurs démarches sont très différentes.
Mon premier est le plus "titré". Ioannis Triantafillidis, ex-Prix Louis Schmidt, a décroché en novembre dernier le prix Gustave Camus de peinture décerné par l'Académie des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique "pour l'unité de la vision et l'ensemble de l'oeuvre picturale". D'origine grecque, cet adepte "du bleu" place au centre de sa réflexion l'homme. L'homme seul, coupé des autres, exposé à un environnement qui l'écrase.
|
Mon second, qui réside dans la commune, est agent à la Stib, affecté au nettoyage des rames de métro. Les têtes forment l'essentiel de son travail. "Des têtes tourmentées, car la vie n'est pas si amusante que cela", précise Mario Villagi. "Des portraits muets qui ont un côté spontané."
Mon troisième enfin avoue enfin un penchant mystique. Daniel Durieux, dont les références ont pour nom Dubuffet ou Matisse, pratique un art brut, qu'il s'agisse de noir ou blanc ou de collages de couleurs.
La triple exposition aux ateliers Mommen fournira aussi l'occasion au public d'écouter la poétesse Denise Engels et de vibrer au son de la musique traditionnelle turque de Békir.
MICHEL DECLERCQ
|